L’Australie me faisait rêver depuis longtemps. Son style de vie, ses paysages, ses plages, sa faune et sa flore exceptionnelles…L’Australie m’appelait et je faisais la sourde oreille. Ce petit jeu a duré un moment. Quelques années.
Et puis j’ai été victime d’un accident de voiture. Je vous passe les circonstances du machin mais je me suis retrouvée allongée plusieurs mois. De quoi avoir envie d’exploser les murs et d’aller voir ailleurs si j’y suis.
J’ai fait un point sur ma situation actuelle, mon poste, ma vie, mes envies. Ma décision était prise: soit je trouvais un terrain d’entente avec mon employeur pour évoluer, soit il allait falloir trouver comment partir dans les meilleurs conditions. J’ai très vite compris que j’allais devoir négocier une rupture conventionnelle – au pire démissionner s’il le fallait – et aller justement voir ailleurs si j’y étais. La destination fut extrêmement simple à choisir. Ce serait l’Australie et Sydney pour commencer.
[Tweet « Ce serait l’Australie et Sydney pour commencer. »]
Une fois mon projet en tête, impossible de l’y enlever. C’est que je suis légèrement tête de mule parfois. Je me suis alors lancée dans des recherches sur le pays, le coût de la vie, du billet d’avion, les activités et tout le tralala. Opération « Estimation du budget ». Hors de question pour moi de me retrouver un beau matin sans le sou au beau milieu de nulle part !
[Tweet « Opération « Estimation du budget ». « ]
Une fois que c’était fait, je me suis rendue compte que pour « juste » voyager et profiter un peu de la vie australienne – sans pour autant faire des folies, le montant allait être important. A la louche j’en ai eu pour 12 000€ (ou 14 000€, à l’époque je n’ai pas noté et je ne pensais pas me lancer à mon compte), dans un pays ou la vie est réellement chère, c’est rien du tout.
Autre point en ce qui me concernait, et pour des raisons personnelles, je voulais y aller « debt-free ». Comprendre que je voulais me débarrasser de mon prêt étudiant avant de prendre l’avion. Soit environ 8 000€ à rembourser à la banque.
TOTAL: 20 000€
De quoi défaillir sur place (dans mon lit donc) et abandonner. Sauf que déjà je ne suis pas du genre à baisser les bras. Ensuite baisser les bras quand on est déjà en train de se battre pour être capable de remarcher et ne plus souffrir c’est juste pas envisageable. En d’autres termes, ça me changeait aussi les idées de travailler sur mon budget et sur l’Australie.
Avoir un projet, dans ce genre de situation, c’est important.
Entre mon accident et mon départ, 1 an et 1 mois se sont écoulés. 13 mois, 20 000€. Facile. Ou pas.
[Tweet « 13 mois, 20 000€. « ]
Reprenons.
J’ai d’abord fait le point sur mes économies. Comme cela faisait 2 ans que j’avais repris en main mes finances, j’avais un joli budget tout bien comme il faut et des économies. Mon fond de précaution grossissait doucement mais surement, tout comme mon fond d’économies court terme.
Je ne partais pas de 0. Moment de soulagement.
Puis j’ai juste fait un énorme big bang dans mon budget. Là ou avant, je pensais à mes Dépenses Plaisirs, j’ai mis mon projet en priorité. Fini les virés shopping chez Mac.
[Tweet « j’ai mis mon projet en priorité »]
J’ai tout revu. Coupé là ou c’était possible, diminué mes Dépenses Plaisirs …sans pour autant tout supprimer. J’ai vu le maximum que je pouvais mettre de côté et c’était parti. Virement automatique tous les mois.
LA règle : ne pas avoir besoin de trop toucher aux économies court-terme. Sauf qu’il y avait Noël entre temps…J’ai respiré, j’ai géré. Je voulais minimum 2 000€ en rentrant d’Australie. C’était ma limite personnelle.
Dans ma situation, étant allongée ou au centre de rééducation, les premiers mois j’ai pu mettre l’enveloppe « Dépenses Plaisirs » de côté. Rien de faramineux mais ça motive bien.
J’ai pu négocier une rupture conventionnelle (sans surprise, pas d’évolution possible), et avoir donc un peu d’argent supplémentaire. J’ai aussi dû déménager, rendre l’appartement, payer des frais de résiliations pour Internet, batailler avec la Mutuelle, Bouygues et consort pour résilier (une grande histoire. Ils ne comprennent pas que l’on puisse partir sans travail, sans logement … Bref!).
Au final, entre ce que j’avais déjà, ce que j’ai économisé, ce que j’ai eu en indemnités de départ…objectif atteint. Pendant plusieurs mois, j’ai mis jusqu’à 700€ de côté. Si je n’avais plus d’argent pour sortir je disais gentiment que je ne pouvais pas. Il faut parfois faire des choix. Vivre son rêve implique certains choix.
J’ai remboursé mon prêt étudiant en 2 ans 1/2 au lieu de 5 ans. J’ai mis de côté pour l’Australie et j’ai décollé de Paris le 05 janvier 2011.
[Tweet « J’ai remboursé mon prêt étudiant en 2 ans 1/2 au lieu de 5 ans »]
Ca c’est juste la préparation…Quand j’ai acheté le billet d’avion (2 000€ quand même !), j’avais le coeur qui battait à tout rompre.
Sur place, le fait d’être en auberge était vraiment très pratique. Je m’explique : au lieu de payer un loyer, internet, une assurance, l’électricité … je n’avais que l’auberge (ou mon loyer) à payer. Un poids de moins.
Ensuite, pas de secret : je payais une très grande majorité en cash – même si j’avais un compte en Australie. Comme ça, pas de risque de dépasser mon budget. En gérant bien, j’ai même pu m’offrir quelques extras 🙂 Aller voir les baleines ou prendre l’hélicoptère au dessus de la Great Ocean Road.
Un peu (beaucoup) de rigueur, un budget qui tient la route, un projet bien ficelé…
C’est tout.